1. |
Claudie
03:52
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Je sais que le logement est petit et puis que j’me cogne la tête la nuit
Mais c’est pas pour ça que devant ma porte le courrier se prend pour le paillasson
S’il arrive trop souvent que je sorte, c’est pour une toute autre raison
Oui je cherche un prétexte pour te voir
Je ne rentre plus chez moi le soir
Quand j’vais y faire acte de présence ça me fait comme tomber en enfance
Des souvenirs vagues et flous s’animent et défilent un peu comme un film
Mais tout est toujours bien plus beau avec du recul vu par en haut
Et puis une fois revenu sur Terre mes murs avancent lentement vers moi
Autour de ma gorge se serrent
Y’ont pas d’oreille, juste des doigts
J’me couche plus, j’me touche plus et puis je louche plus
J’vois drette en sacrament
Même quand j’ai trop bu et puis je crie dans la rue
T’es là drette devant…
Tu altères la clarté de ma vue, je cherche un moyen de te voir
Tu t’éloignes tu t’en vas et tu me fais faire le grand écart
Divisé entre le Sud et le Nord
Ici déjà, l’automne tâte le terrain
Pour me tomber dessus avec les feuilles qui viennent se poser quand elles meurent
Et que le temps fait disparaître
À notre insu, sans qu’on le veuille
Pour engendrer de nouvelles pousses entre les briques de terre cuite rousse
Et entre mes deux oreilles aussi vient d’émerger une genre de frousse
Il y en a qui disent que c’est chimique ou bien que c’est l’amour qui se pratique
Mais quand le cœur fait sa propre affaire toi il te reste bien juste à te taire
J’me couche plus, j’me touche plus et puis je louche plus
J’vois drette en sacrament
Même quand j’ai trop bu et puis je crie dans la rue
T’es là drette devant…
La fenêtre peut être de ton côté
À c’t’heure j’ai plus l’goût de me sauver
Je perds mon temps à lire et puis relire les interlignes des mots que j’attends
Toujours de te voir écrire en transcrivant ton accent
J’me couche plus, j’me touche plus et puis je louche plus
J’vois drette en sacrament
Même quand j’ai trop bu et puis je crie dans la rue
T’es là drette devant…
Je pensais m’être berné
Dans l’fond j’ai hiberné
Deux, trois coups durs pendant l’année
Mais là, la suture a lâché
J’suis tanné en tabarnak
De charrier l’écho de tes chants dans mon packsack
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2. |
Sauf dimanche
05:54
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Tout va pour le mieux à longueur de semaine
Faire comme faire se peut et planter des graines
Qui pourraient aussi bien être l’os à moelle du chien
Qu’il enterre en attendant le bon moment pour avoir faim
Toute la semaine y’a pas de temps
Samedi y’en a cinq fois moins
Tous les jours tout va bien
Sauf dimanche
L’unité de base sur laquelle on construit
L’excédent que l’on rase après qu’il ait servi
La première des cases à se voir être noircie
Sur la liste des phases qui testent la survie
C’est l’ennui
Le niveau de la mer
Qui est pour les paupières le plus grand ennemi
Vu qu’il est du mauvais bord des yeux
Pour qu’elles puissent être utiles
Car rapprocher les cils c’est de perdre le jeu
Il faut se tenir les mains usées et user de ses mains
Se tenir loin du passé mais près de celui de demain
Peu importe ce qu’on croit faire c’est toujours diversion
Dix versions d’une affaire ça crée neuf déceptions
Tout va pour le mieux à longueur de semaine
Faire comme faire se peut et planter des graines
Qui pourraient aussi bien être l’os à moelle du chien
Qu’il enterre en attendant le bon moment pour avoir faim
Toute la semaine y’a pas de temps
Samedi y’en a cinq fois moins
Tous les jours tout va bien
Sauf dimanche
Il y a toujours l’avantage du peu de désavantages
Comme le placement le plus sûr est en dessous de la ceinture
La meilleure toune au monde c’est juste un refrain
Qu’on chante quand on se demande c’est quoi qui s’en vient
Rester n’importe qui mais vouloir être quelqu’un
Être chez soi dans la vie comme être en son cocon
Se pitcher dans la lumière et sécher comme une fleur
Sortir toutes ses couleurs pour servir à se faire voir
Toute la semaine y’a pas de temps
Samedi y’en a cinq fois moins
Tous les jours tout va bien
Sauf dimanche
Ça aura été une vie comme une trop grosse virée
Il va en être sorti plus qu’il va en être entré
Des petits morceaux se brisent
Trouvent refuge parmi vous
Vont y brûler des trous pour que tout cicatrise
Je garde mes dimanches
Mes soirs de manches mouillées
Mes tentatives échouées
Et vous offre mes succès
Tout va pour le mieux à longueur de semaine
Faire comme faire se peut et planter des graines
Qui pourraient aussi bien être l’os à moelle du chien
Qu’il enterre en attendant le bon moment pour avoir faim
Toute la semaine y’a pas de temps
Samedi en a cinq fois moins
Tous les jours tout va bien
Sauf dimanche
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3. |
Une autre histoire
03:49
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Oui je l’aime comme une mère
Aussi fort que je crie
Oui que je crie à travers
Ou à tort
Après lui
Je sais pas toujours quoi faire
Et puis bien souvent j’fais rien
Mais je ferais tout pour toi
Tu l’sais pas encore
J’espère que tu l’sauras pas trop tard
Que môman essayait de son mieux de faire de son mieux
Mais elle a pas appris
C’est du semblant de savoir
C’est pas du faux vouloir
Ni du semblant d’être là
Du savoir j’en ai plein
Ça j’en ai plein les bras
Des connaissances j’en ai moins
Je sais que je pourrais me geler moins
Mais j’connais pas le chemin
On est deux mais t’es un
Et puis pas de la même manière
Tu cries plus que tu pleures
Tu vois pas mes déboires
Mais déboire ça remplira jamais une bouteille
C’est un one-way hors de la paie
Mais c’est pas un dead-end
Un cul-de-sac, un rond-point
Mais au mieux c’est de la peine
Que j’ai peine à lâcher
Moi aussi je crie plus que je pleure
J’aimerais mieux t’expliquer
Mais j’ai peur que t’aies peur
On s’en sort pas si mal
Quand t’y penses comme il faut
J’ai pas grand monde dans la vie
Y’a personne que j’envie
Encore moins dont je m’ennuie
Pas de collègue, peu d’amis
Et les parents des tiens
Nous regardent aller de loin
Se disent sans méchanceté
Qu’ils seraient donc mal d’être moi
C’est terrible à entendre
Une chance que j’les entends pas
En dessous de ma voix
Qui me dit la même affaire
C’est pas plus simple comme ça
Juste plus simple à prévoir
Ça me laisse juste assez de temps
Quand la coquille s’écale
Que le fort se fendille
Quand l’effort est vital
Et que l’histoire part en vrille
Pour sortir quelques vices
Très mal dissimulés
Remplir un orifice
Au lieu de le faire parler
On est deux mais t’es un
Et puis pas de la même manière
Tu cries plus que tu pleures
Tu vois pas mes déboires
Mais déboire ça remplira jamais une bouteille
C’est un one-way hors de la paie
Mais c’est pas un dead-end
Un cul-de-sac, un rond-point
Mais au mieux c’est de la peine
Que j’ai peine à lâcher
Moi aussi je crie plus que je pleure
J’aimerais mieux t’expliquer
Mais j’ai peur que t’aies peur
J’aimerais mieux t’expliquer
Mais j’ai peur que t’aies peur
Et puis que tu crois que c’est de ta faute
Quand moi des fautes j’en ai plus
C’est sûrement de celle que j’ai gardé de l’autre
Y’ont suivi dans l’autobus
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4. |
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La grand’ ville méchante m’a jamais fait peur
Pas de stress dans le ventre
Peu importe l’heure
À mille kilomètres de chez nous
Je tourne en rond et puis tout devient flou
J’sais pas comment parler
Comment me faire comprendre
Si je veux m’en aller j’ai dix heures à attendre
T’as dit « T’es pas game d’aller tellement loin..
Une ville à deux langues en territoire d’Angles y’en a à tous les coins »
C’est laite ici
J’veux pas m’en aller
C’est laite ici
J’veux pas m’en aller
C’est laite ici
J’veux pas m’en aller
Il y a nulle part où c’est mieux quand j’suis toute seule à regarder
J’suis pas un cave je lis entre les verres
Je m’en verse un autre question de me taire
T’as tort de dire que je bois ça comme de l’eau
Tu m’as-tu déjà vu boire de l’eau?
Les beaux paysages m’ont tout le temps fait mal
Dès que j’les ai dans le visage la jalousie s’installe
Tu montes une montagne juste pour regarder en bas
Tu dis que ça stagne quand t’es su’l plat
C’est laite ici
J’veux pas m’en aller
C’est laite ici
J’veux pas m’en aller
C’est laite ici
J’veux pas m’en aller
Il y a nulle part où c’est mieux quand j’suis tout seul à regarder
Je fais le shift de nuit quand tout l’monde dort
Je surveille la gate..
Je l’ouvre jamais..
J’suis surpayé, je roule sur l’or
C’est trop pour le peu de job que je fais
C’est laite ici
J’veux pas m’en aller
C’est laite ici
J’veux pas m’en aller
C’est laite ici
J’veux pas m’en aller
Il y a nulle part où c’est mieux quand j’suis tout seul à regarder
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5. |
Printemps
02:39
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Salis par le calcium de la neige fondue
Les nuages qu’ont siphonné les lèvres inconnues
Se tassent pour laisser le soleil voir le show
S’écrasent sur le sol comme recouvert de chaux
Les butchs d’in craques du trottoir
Se font sortir de leur sommeil par l’écho de l’hiver
Les coulisses sales qui se câlissent d’ins caniveaux
Les couleurs qui s’installent
Et qui s’étalent et qui se diffusent dans l’eau
Les jours où le printemps te coule dessus
Tu prends ton bain dedans, tu te criss que ça pue
Tu te promènes la froque déboutonnée
Envie de te faire lire par le vent
Envie de te faire dire en te levant
Que t’es en vie et que t’as tout à donner
C’est plus le temps de se coucher de bonne heure
Pas par fatigue mais juste parce qu’on se tanne d’être réveillé
T’es pas de bonne humeur
T’es heureux
Tes roues spinnent dans la neutralité
Pas d’opinion sous la casquette et les glaçons te font des lunettes
Les jours où le printemps te coule dessus
Tu prends ton bain dedans, tu te criss que ça pue
Tu te promènes la froque déboutonnée
Envie de te faire lire par le vent
Envie de te faire dire en te levant
Que t’es en vie et que t’as tout à donner
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Patrick Bourdon Montreal, Québec
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